Revue de Presse
Le premier album de Camille Allérat, Julie Roset et Ana Vieira Leite laissait présager un succès unique et fulgurant. Mais les admirateurs de ces trois jeunes chanteuses talentueuses (dont deux se produisent plus fréquemment à l'opéra ces derniers temps) seront rassurés par ce second opus qui explore les possibilités offertes par trois voix de soprano – entendues individuellement et dans toutes leurs variations, ici à travers des œuvres de Lully, Clérambault, Lambert, Lalouette et leurs contemporains.
​Il s'agit d'un album exceptionnellement beau – une fusion d'imagination, de curiosité intellectuelle et de maîtrise technique qui invite les auditeurs dans l'univers sonore de La Néréide.
20 Octobre 2025​​
Les trois chanteuses de l'ensemble, Camille Allérat, Julie Roset et Ana Vieira Leite, s'intéressent au tumulte intérieur de leur protagoniste dans la transition de l'enfance à l'âge adulte, « la tension entre piété et passion, entre intériorité et expression, entre cœur et esprit ».
Les deux « Miseres » du XVIIIe siècle pour trois voix et basse continue, en particulier, captivent l'auditeur par leurs harmonies enchanteresses, leur ornementation d'une grande sophistication et leurs variations d'atmosphère. Dans les Airs, les soupirs d'amour, les émotions débordantes et leur difficile maîtrise ( « Je ne sais pas ce que je sens » de Du Parc), la nature paisible ( « L'âme contente dans sa solitude » de Lully sur un texte de François Berthod) ou les tourments des souvenirs amoureux (« Je m'abandonne à vous » de Sébastien Le Camus ) se parent d'une tonalité empreinte de nostalgie.
L'interprétation musicale des sopranos Camille Allérat, Julie Roset et Ana Vieira, calibrée fidèlement au style baroque avec une conduite des voix directe , de Miguel Henry (théorbe, luth), Salomé Gasselin (viole de gambe) et d'Emmanuel Arakélian (orgue) ne laisse rien à désirer dans sa polyvalence expressive et son étonnante homogénéité.
20 Octobre 2025​​
« Le Cœur et la Raison » joue ainsi sur les contrastes : rigueur liturgique d’un côté, laïcité sincère de l’autre. Mais au lieu de simplement osciller entre ces deux pôles, La Néréide les entrelace. On remarque d’emblée que personne ne se contente ici de « reproduire », mais bien d’interpréter, d’explorer, de respirer. (...) Lorsque Camille Allérat chante cette simple phrase dans « J'aime, je suis aimée », cela sonne si naturel qu'on la croit improvisée. Julie Roset se délecte de « Lorsqu'avec une ardeur extrême », oscillant entre fierté et vulnérabilité, et Ana Vieira Leite, dans « Quand une âme est bien atteinte », atteint ce point où musique et émotion ne font plus qu'un. (...)
Ce qui est frappant, c'est que ces trois voix non seulement se complètent par leur timbre, mais s'écoutent. Elles se fondent, mais s'entrechoquent aussi – subtiles irrégularités, respirations délibérées, nuances d'intonation infimes. C'est précisément ce qui crée le charme. Car la perfection peut être ennuyeuse ; la tension naît de la vie.
Le programme est ingénieusement conçu : il ne propose pas une narration linéaire, mais laisse plutôt les émotions se superposer – un dialogue entre ciel et terre, entre la jeune femme de Saint-Cyr et les chanteurs d’aujourd’hui. Et bien que le CD comprenne 27 titres, il ne paraît jamais surchargé. Il se déploie plutôt comme un éventail finement tissé, lentement, pièce par pièce.
15 Octobre 2025​​
Le projet du disque est très singulier et très intéressant.
​L’interprétation est tout simplement délicieuse, comme une parfaite démonstration de la théorie sensualiste, typique de la Contre-Réforme, de l’édification par les plaisirs. Dans les Miserere, les timbres des trois sopranos de l’ensemble La Néréide se mêlent ou se répondent avec une totale sororité, sans que l’on cherche souvent à savoir qui chante quoi. Dans les airs à voix seule, chacune apporte une couleur spécifique, un peu plus candide chez Julie Roset, plus charnelle avec Ana Vieira Leite, plus grave chez Camille Allérat, mais c’est toujours la grâce (dans tous les sens du terme) qui s’impose, portée par un continuo enveloppant.
6 Octobre 2025​​
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"... three French sopranos imagining the life of a young girl at this boarding school and the music she might have sung as she used her voice to establish her identity. Reminding us, as they do, that to make music is to tell a story which they do here with heart stopping beauty."
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​“(…)Sopranos Camille Allérat, Julie Roset, and Ana Vieira Leite sang in striking synchrony. Their voices—Allérat’s poised and grounded, Roset’s diaphanous and crystalline, Leite’s edged with theatrical intensity—blended like wine from the same vineyard: distinct varietals with subtle, resonant differences. (…) Instrumental contributions lent a golden aura to the voices. (…)
Carried by three young artists of extraordinary sensitivity, the voices of Ferrara’s hidden women rang out beneath stone vaults and sunlit windows, lifted high, reverberant, and free.”
15 Juin 2025

​“Especially noteworthy was how the three singers articulated the texts with great clarity, allowing even the most subtle details to be understood”
10 Juin 2025
musica Dei donum
The singing of Camille Allérat, Julie Roset and Ana Vieira Leite is impressive. This is technically demanding repertoire, which is not easy to perform, but they succeed with flying colours. It is essential that the many details in Luzzaschi's setting of the texts are realized to the full, and that is the case here. There is a strong contrast in content and mood between Io mi son giovinetta (I am a maiden and laugh and sing in the spring) and the ensuing Occhi del pianto mio (Eyes of my weeping, cause of my bitter and cruel torment, I beg you now, let me die), and in both cases the performers hit the nail on the head. An important tool of singers at the time was the messa di voce. That has not been overlooked by the singers on this disc. If you purchase this disc you certainly will not regret it and regularly return to it. This is an impressive revival of the art of the Concerto delle donne.
Mai 2024

Les trois sopranos de La Néréide montrent, quant à elles, une expertise impressionnante. Intervenant en imitation ou s’échangeant leur place dans la polyphonie, elles prennent l’auditoire dans les fils de leurs mélodies, les déesses marines (les Néréides) se transformant alors en sirènes enchanteresses. Les textes et les « affetti » s’y rapportant sont soigneusement interprétés et les voix s’étirent dans une émission droite mais néanmoins souple et délicate. Elles ornent leur chant dans une aisance remarquée et côtoient les cimes dans la pièce a cappella de Marenzio (Belle ne fe’ natura) dans un équilibre et une justesse impeccable. ​
5 Mai 2024
























